Il y a la Marne. A gauche, elle vient de traverser la grande plaine champenoise. A droite, elle creuse la cuesta d’Ile de France et amorce un cours encaissé et sinueux vers Paris.
A gauche, c’est la Grande vallée de la Marne sur les flancs de la Montagne de Reims. Le vignoble y est implanté sur le seul versant pentu, plein sud, rive droite. On y trouve les coteaux historiques d’Aÿ et de Mareuil. A droite, par-delà Cumières, visible depuis le point de vue, le vignoble occupe les deux versants de la vallée. Les distinguez-vous ?
Et puis, il y a Épernay ! Admirablement située, au cœur du vignoble : Côte des Blancs au sud, vallée de la Marne d’est en ouest, vignobles de Hautvillers et Champillon au nord…
Le panorama est au cœur… de la zone-cœur, celle où se concentrent quelques-uns des biens inscrits au patrimoine mondial : les coteaux historiques d’Hautvillers, la cave Thomas accessible à pied, les caves coopératives d’Hautvillers et, sur Épernay, au-delà de la tour de Castellane, l’avenue de Champagne.
Le vendangeoir a été bâti vers la fin du XIXe siècle par la Maison Moët & Chandon. Les bâtiments d’origine se développent autour d’une vaste cour carrée. L’entrée est encadrée par des bureaux et par le logement du contremaître. L’aile gauche de la cour est occupée par le vendangeoir proprement dit, aujourd’hui utilisé comme atelier de réparation des engins. L’aile nord présente deux bâtiments dont l’un était utilisé comme logement ouvrier et le second comme laverie. Au cours de l’entre-deux-guerres, un vaste bâtiment est construit au nord du site pour accueillir les vendangeurs.
Par la concentration et l’ordonnancement méthodique de bâtiments industriels et commerciaux et de caves, en symbiose avec la voie de chemin de fer, l’avenue de Champagne représente l’un des exemples les plus aboutis d’un centre de production et de commercialisation de vin inscrit dans un paysage urbain. L’Office du Tourisme d’Epernay organise des visites commentées.
Les essors sont des cheminées de ventilation des caves que l’on retrouve parfois dans le vignoble. On peut en voir, notamment, sur les coteaux historiques à Aÿ. On en compte 350 dans les secteurs classés Patrimoine mondial.
Les loges de vignerons sont des constructions le plus souvent sommaires et de petites dimensions, disséminées au milieu des vignes les plus éloignées des villages. Traditionnellement, elles servaient d’abri par mauvais temps. Les viticulteurs y partageaient le repas de la mi-journée et y stockaient du matériel pour ne pas avoir à le transporter depuis l’exploitation. On en distingue une en contrebas du point de vue.
De formes variées, en pierre ou en béton de couleur claire, les bornes sont réparties dans les vignes, le long des routes. Identifiant le propriétaire, elles rappellent l’implantation des grandes Maisons sur l’ensemble des terroirs et font le lien entre l’activité du négoce et le travail de la vigne. On en trouve tout autour du point de vue.
La présence d’un sous-sol meuble et de la nappe aquifère en dessous du village d’Hautvillers empêche le creusement de caves solides. Sous la conduite de Dom Pierre Pérignon. Cette situation particulière a conduit l’abbaye d’Hautvillers à creuser en 1673 la cave Thomas à mi- coteau, en bordure du chemin qui descend d’Hautvillers vers Cumières.
Pour la même raison que la cave Thomas, les caves des coopératives d’Hautvillers ont été creusées à la fin du XIXe siècle en contrebas du village. Elles forment de longues galeries où la craie affleure parfois, consolidées de voûtes en meulière ou en alternance de briques et carreaux de craie.
On peut parler du réseau de caves de l’avenue de Champagne comme d’une véritable ville sous la ville. Très étendues, elles ont leur propre cohérence au-delà du bâti auquel elles sont reliées. Certaines de ces caves sont en communication directe avec le canal, puis avec le chemin de fer.
On compte 67 km de galeries et caves sous Epernay, parfois sur plusieurs niveaux. Elles ne sont pas toutes inscrites au Patrimoine mondial, mais toutes méritent intérêt !
Dès que les différents crus sont assemblés et embouteillés, les précieux flacons descendent dans la fraîcheur de la craie champenoise. Le champagne reste alors en cave au minimum 15 mois pour un non millésimé et 36 mois pour un millésimé. Mais cela peut durer beaucoup plus longtemps ! Après le cycle de maturation, les bouteilles sont remuées avant d’être dégorgées, dosées et habillées. Elles sont enfin prêtes à être commercialisées !